Et bien oui, je vais ouvrir un cabinet de recrutement qui se nommera “Cabinet SR Conseils”, à Vevey, le 1er janvier 2001. Sans mandant et sans candidat, je me rends à une agence immobilière où une femme adorable me donnera ma chance en m’octroyant un appartement au sein d’un vieil immeuble proche du lac. Je vais y ouvrir mon premier cabinet. J’ai échappé à ma première idée d’ouvrir à la Rue de Bourg, à Lausanne, où je pensais que les avocats et notaires seraient mes amis de palier. Il n’en fût rien, je vais me trouver dans un immeuble rempli de réfugiés où une association les a casés. Dès le matin, mes recherches de clients sont teintées de parfums de cumin et de curcuma, de poulet aux épices et de semoule de blé, d’odeurs de condiments lointains cuisinés pendant des heures. Je me dis que mes premiers visiteurs, constamment bloqués dans l’ascenseur entre deux étages, vont être un peu trop surpris. Je retourne chez ma fée du logis qui va me proposer un petit cabinet dans une tour où je demeure durant 12 ans, face au lac, heureux d’un premier cabinet, humble et plaisant, situé au 7ème étage d’une tour qui en compte 9. Auparavant, j’ai tapé à la porte de la maison internationale du chocolat, ma voisine, qui deviendra mon principal client durant une douzaine d’années en lui trouvant le candidat idéal qu’il recherchait depuis plus de 6 mois; après qu’il ait écumé tous les cabinets européens. Mon ancienne cheffe, mon idéal professionnel, qui m’a formé aux RH, me permet de rencontrer le team des recrutrices du moment. Elles me donneront ma chance avec tant de bienveillance. Je leur en serai à jamais reconnaissant.

Ma vie de cabinet démarre alors à bloc, d’une aventure à l’autre, d’un poste à l’autre. Je vais recruter sur territoire suisse principalement, mais aussi aux Etats Unis, dans le Magreb et en Europe. Je recrute des candidats de tous les horizons, en Suisse et dans les principaux pays européens, afin qu’ils rejoignent mes mandants situés en Suisse. Après le FMCG (traduction : Fast Moving Consumer Goods, retraduction : Les Biens de grande Consommation), je vais également servir des sociétés du luxe, des organisations sportives, des sociétés de biotechnologie, des sociétés bancaires et financières, des hôpitaux et cliniques, des sociétés de transport urbain, des groupes industriels, des fondations internationales, et puis des PME, des sociétés suisses, des villes, des plus petites organisations. J’aime tous mes clients et tous mes mandats. Je rencontre un millier de candidats chaque année et vais recruter près de 3’000 personnes en 20 ans. Je serais dans la presse régulièrement, je suis interviewé, je suis heureux, je bosse comme un dingue, je grandis, je suis passionné. Mais surtout, j’offre un service de très haute qualité à mes candidats que j’accompagne au succès et à mes mandantes entreprises, pour lesquelles je fais un travail d’extrême qualité.  Pour payer mon loyer et mes charges sociales, je vais enseigner le Brevet Fédéral durant 7 ans, à des passionnés, ainsi qu’à des non-passionnés que je tente de convaincre, je l’avoue, assez bien. Je serai également appelé à collaborer avec le Tribunal des Prud’Hommes de l’Est Vaudois pendant des années. J’y apporte mon expertise ressources humaines et ma passion du droit. Dernièrement, dans un article Facebook dédié à capter mes informations personnelles, on me demandait quel est le métier que l’on rêvait de faire jeune … Et bien pour moi, cela a toujours été de devenir Avocat. Et là je vais me retrouver face à eux, en leur demandant, souvent, de revoir gentiment leur copie. Marrant comme le droit du travail semble être le dernier droit qui intéresse le droit …

A bientôt pour mon prochain blog, je vous embrasse, Sergio